Le stress, cette réponse naturelle du corps face aux défis et aux tensions, a des effets profonds sur la santé, en particulier sur la respiration. Lorsqu’il est chronique ou mal géré, il peut entraîner des perturbations dans le système respiratoire, exacerbant ou même provoquant des troubles respiratoires graves. Si nous savons que le stress affecte le cœur, les muscles et le cerveau, son influence sur les poumons et la respiration est parfois sous-estimée. Pourtant, plusieurs études ont démontré l’impact considérable de l’anxiété et du stress sur la fonction pulmonaire
Comment le stress influence-t-il la respiration ?
Lorsqu’une personne se retrouve dans une situation stressante, le corps réagit par une activation de son système nerveux autonome, notamment la branche sympathique. Cela déclenche la production d’hormones de stress comme l’adrénaline et le cortisol, qui préparent le corps à une réaction de « combat ou fuite ». Cette réponse induit une accélération du rythme cardiaque, une tension musculaire accrue et une respiration plus rapide, mais aussi plus superficielle.
En situation de stress aigu, la respiration devient souvent plus courte et irrégulière. Le diaphragme, muscle essentiel à la respiration, peut-être moins efficace, ce qui entraîne une respiration thoracique superficielle. À long terme, cette hyperventilation chronique peut altérer l’équilibre acido-basique du sang, ce qui peut entraîner des sensations de vertige, des palpitations, des douleurs thoraciques ou une sensation d’étouffement.
D’ailleurs, d’après les statistiques de l’Agence de la santé publique du Canada, 35% des personnes diagnostiquées avec de l’asthme ou une BPCO (Broncho-Pneumopathie Chronique Obstructive) rapportent une aggravation des symptômes liés au stress.
L'asthme, la BPCO et le stress : un cercle vicieux
L’un des troubles respiratoires les plus étroitement liés au stress est donc l’asthme. « Cette maladie inflammatoire chronique des voies respiratoires est marquée par des épisodes de respiration sifflante, de toux et de difficulté à respirer », explique le Dr Marc Sapène, Pneumologue. Les personnes asthmatiques sont particulièrement vulnérables aux effets du stress, qui peut déclencher ou aggraver les crises. Mais le stress ne se limite pas à l’asthme. Il est également impliqué dans l’aggravation de nombreuses maladies respiratoires chroniques, telles que la BPCO, une pathologie progressive qui entraîne un rétrécissement des voies respiratoires et une diminution de la capacité pulmonaire. Les personnes atteintes de BPCO subissent une dégradation progressive de leur fonction respiratoire, et l’ajout d’un stress chronique aggrave souvent les symptômes. Il est de ce fait important de souligner qu’en 2022 la BPCO était responsable de près de 3 millions de décès dans le monde, selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Le stress chronique étant identifié comme un facteur contribuant à l’aggravation des symptômes.
La relation entre stress, anxiété et hyperventilation
L’anxiété, souvent liée au stress, peut aussi provoquer des troubles respiratoires, notamment l’hyperventilation. L’hyperventilation est un phénomène où une personne respire plus rapidement et plus profondément que nécessaire, entraînant un excès de dioxyde de carbone dans le sang. Cela peut provoquer des symptômes tels que des vertiges, des douleurs thoraciques et des sensations d’étouffement.
Les personnes souffrant de troubles anxieux sont particulièrement sujettes à cette forme de respiration déséquilibrée, qui peut devenir un cercle vicieux : l’anxiété engendre l’hyperventilation, ce qui à son tour amplifie l’anxiété. Selon Evelyne Josse,) Psychologue, Psychothérapeute, Psychotraumatologue et Chargée de cours à l’Université de Lorraine (Metz), de nombreux patients souffrant de troubles anxieux présentent des symptômes d’hyperventilation.
Comment prévenir et gérer le stress pour protéger la respiration ?
La prévention du stress et la gestion de ses effets sur la respiration passent par des stratégies adaptées. Parmi les approches les plus efficaces, on retrouve la pratique régulière de la respiration abdominale, la relaxation et la méditation de pleine conscience. Ces techniques permettent de réduire la réponse physiologique au stress et d’améliorer la qualité de la respiration.
Il semblerait que les exercices de respiration profonde, comme ceux enseignés dans le yoga, peuvent améliorer la capacité pulmonaire, réduire l’hyperventilation et favoriser un meilleur contrôle de la respiration. De plus, des programmes de réduction du stress basés sur la pleine conscience ont déjà montré des résultats positifs chez les personnes souffrant de troubles respiratoires liés au stress… à tester donc pour limiter les épisodes de stress !